C’est quasiment à travers elle qu’est née l’Hypnose moderne. Une modernité datant de 1842 quand même, lorsqu’un chirurgien écossais, James Braid qui à l’époque ne pouvait avoir recours aux anesthésiques, décida d’essayer une variation du « Magnétisme » pour adoucir la brutalité des interventions chirurgicales de l’époque.
Braid ne croyait en aucune façon à un fluide quelconque, mais à la concentration absolue sur une seule idée qui écarterait toutes les autres. Exigeant un sommeil profond obtenu par « fatigue nerveuse », Braid faisait fixer un point, une flamme, un bout de verre, sa main, sans discontinuer à ses patients, jusqu’à ce que leurs yeux se ferment et qu’ils glissent en Hypnose (d’Hypnotique : qui provoque le sommeil).

C’est ce « sommeil », cet « absence, » qui pour partie m’a ramené vers l’hypnose il y a une quinzaine d’années, car elle répondait à certaines demandes d’une partie de mes patients. Et si une partie est capable de ne pas être là en cours d’intervention, ce n’est à mon grand regret pas le cas de tous, pas complètement, et pas non plus dans un claquement de doigt. Pour autant me répondra-t-on, l’hypnose envahit les blocs opératoires et les ambulances du SAMU. C’est vrai et c’est tant mieux. Mais au bloc il s’agit d’hypno sédation : les patients bénéficient d’une anesthésie locale et de différentes médications par voie intraveineuse. Tout est d’ailleurs prêt pour une bascule vers une anesthésie générale si nécessaire : l’hypnose est considérée comme un accompagnement de plus à visée plus spécifiquement anxiolytique. Le simple fait de ne pas subir d’anesthésie générale et d’écourter l’hospitalisation est déjà un progrès immense.

Mais s’il est un domaine où une multitude d’études vient confirmer l’efficacité de l’hypnose c’est bien la douleur, ce qui fait de cette pratique un atout majeur dans le soulagement et l’accompagnement des douleurs chroniques.

Je n’ai eu qu’un seul cas où l’anesthésie hypnotique exclusive s’est imposée sur l’ensemble de ma carrière ( cf. L’article joint ) et de nos jours, vu ce dont nous disposons, ce ne peut plus être qu’un choix par défaut qu’il nous faut pourtant être capable de gérer. À l’opposé, le nombre de personnes souffrant de douleurs chroniques (et donc d’une durée supérieure à 3 mois) semble ne cesser d’augmenter. Céphalées, douleurs vertébrales ou articulaires, endométriose, côlon irritable, paraissent se multiplier. Il faut souvent un concours de différentes techniques pour en abaisser les seuils, contrôler l’anxiété ou l’aspect dépressif qui peut les accompagner, tout comme les problèmes de sommeil et un inconfort généralisé… Il faut également savoir transmettre cette ou ces capacités au patients pour qu’on puisse le rendre autonome, ou parfois repérer d’éventuels bénéfices secondaires et déterminer avec le patient jusqu’où il désire aller…

Ce sont toutes ces choses que j’essaye de transmettre en formation, ce qui donne un WE plus que chargé malgré une importante documentation envoyée avant et après, comme les vidéos de tous les exercices effectués pendant ces deux jours… Et ce sont ces exercices, cette pratique, qui donnent toute sa valeur à cette formation. Sans une pratique rigoureuse et répétée, il n’y a pas d’hypnose. C’est encore plus vrai en matière de douleur, qui est mon quotidien depuis de nombreuses années.